Mode éthique ou fast fashion ?

L’industrie de la fast-fashion, également appelée mode jetable, est le symbole de l’impasse de notre système économique : pollution, dégradation de l’environnement, violation des droits de l’homme, irresponsabilité des entreprises et obsolescence précipitée des articles. Heureusement, plusieurs initiatives voient le jour pour promouvoir un style d’habillement éthique et plus durable.

La mode rapide a un impact environnemental négatif

La fast fashion a en effet un impact environnemental néfaste. Voici un bref aperçu de tout ce que vous devez savoir sur la fast fashion.

Les inconvénients du coton

Le coton est la matière végétale la plus répandue dans le monde, avec un volume de production annuel de 18 millions de tonnes. Malgré son impact important sur l’environnement, le coton est encore produit chaque année en quantité massive.

Le coton est la culture la plus gourmande en pesticides en termes de superficie, puisqu’il ne pousse que sur 3 % des terres agricoles de la planète, mais utilise 10 % de tous les pesticides. Il nécessite également beaucoup d’engrais chimiques, qui s’infiltrent dans les eaux souterraines et favorisent la prolifération des algues. Enfin, l’irrigation nécessite une quantité importante d’eau : les rivières, les lacs et les nappes phréatiques sont détournés, alors que les zones de production (Chine et Inde) ont peu accès à l’eau douce. La fabrication d’une paire de jeans utilisent 7 500 litres d’eau, soit l’équivalent de 50 baignoires.

Un mélange de produits chimiques

Les colorants industriels, qui sont utilisés pour la coloration des vêtements, finissent leur trajet dans les cours d’eau et les rendent toxiques. Selon l’ADEME, 20% de la pollution de l’eau dans le monde est causée par les colorants de l’industrie textile, ce qui endommage encore plus les écosystèmes aquatiques. L’imperméabilité et la résistance aux taches des revêtements de sol en polymère fluoré sont favorisées par les produits chimiques perfluorés (PFC). Ces composés, qui sont très volatils, ont été associés aux systèmes reproducteur et endocrinien des animaux. En 2016, nous les avons découverts en Patagonie et dans les Alpes, où ils étaient les plus isolés.

Droits de l’homme et du travail dénigrés

Le secteur de la mode est également un secteur qui valorise les droits de l’homme et les conditions de travail. Le processus de production de la fast-fashion, en revanche, comporte de nombreuses pratiques contraires à l’éthique.

Les agriculteurs indiens sont impuissants

En Inde, la quasi-totalité du coton est génétiquement modifié. Le coton BT, ainsi que d’autres cultures transgéniques, a été cultivé pour la première fois au début des années 2000 afin de favoriser l’industrialisation. Si les rendements ont d’abord augmenté , les agriculteurs indiens n’ont pas été aidés par ces cultures, mais plutôt lésés. Des milliers d’agriculteurs endettés de la région de Vidarbha se sont empoisonnés avec des pesticides en 2006 après avoir contracté de nouveaux prêts pour acheter des semences OGM, des engrais et des pesticides, s’enfermant ainsi dans une dépendance mortelle vis-à-vis d’entreprises comme Bayer-Monsanto. En 2006, des milliers d’agriculteurs endettés du Maharashtra ont mis fin à leurs jours en ingérant des pesticides

La santé des agriculteurs est également en danger : Le coton BT est rapidement devenu résistant au ver rose, ce qui nécessite des pulvérisations continues, qui dans certains cas peuvent être effectuées sans aucune protection.

Les maltraitances au Bangladesh et Pakistan

La majorité des vêtements vendus en France sont produits en Asie du Sud-Est, où les employés sont exploités. Le Bangladesh a le salaire horaire le plus bas parmi les travailleuses, soit 0,32 $ de l’heure, ce qui représente plus de 70 % de l’ensemble des emplois rémunérés du pays. Cet « avantage compétitif » a fait du Bangladesh le deuxième exportateur mondial de textile, dépassant la Chine. Les droits des travailleurs sont extrêmement faibles. En 2013, l’effondrement du Rana Plaza, une usine de fabrication de textiles, a entraîné la mort de plus de 1000 personnes. Au Pakistan, les femmes salariées gagnent 0,55 dollar de l’heure.

Depuis cette tragédie, quelques progrès sociaux ont été réalisés au Bangladesh, mais rien qui ne remette en cause le paradigme de la mondialisation néolibérale (où les entreprises choisissent le pays où les normes fiscales, sociales et environnementales sont les plus faibles). Quel est le meilleur plan d’action ? Adopter un traité international contraignant pour tenir les multinationales responsables de leurs violations des droits de l’homme. Le devoir de vigilance, qui a été voté en France en 2017 après des années d’efforts des ONG, fait l’objet de discussions à l’ONU et au sein de l’Union européenne, toutes deux inspirées par les travaux du collectif Éthique sur l’étiquette.

Les actions pour favoriser la mode éthique

L’objectif principal de la mode éthique est de revenir aux principes de sobriété et de durabilité. Voici deux conseils que votre grand-mère n’aurait pas rejetés : achetez moins de vêtements neufs et concentrez-vous sur des articles de qualité, vous pouvez découvrir le webzine mode et beauté Blissyou pour en savoir plus sur la fastfashion !

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Réduisez considérablement votre consommation et achetez des produits d’occasion

Nous achetons chaque année en France environ 9 kg de textiles et de chaussures. Pourtant, nous portons généralement les mêmes vêtements : 68% de notre garde-robe n’a jamais été portée l’année précédente. Et s’il était temps de se rebeller contre les injonctions du commerce et de la vente ? Voici le mode d’emploi.

Préparez votre prochaine tenue. Avez-vous un trou dans la poche de votre pantalon ? S’il grandit, retouchez-le ou faites-le retoucher immédiatement. Et pour le séchage ? Pour minimiser l’usure, lavez le moins possible et à basse température.

Recherchez les articles qui ne sont plus disponibles. Chaque nouvel achat a un impact énorme sur l’environnement. Une robe en polyester, par exemple, produit 56 kg de CO2 lors de sa fabrication, ce qui équivaut à parcourir 500 kilomètres avec un véhicule neuf. De plus en plus de magasins de seconde main s’ouvrent en ligne et dans des lieux physiques.

Choisissez des vêtements provenant d’une entreprise responsable

Choisissez des articles de haute qualité que vous pourrez utiliser pendant une longue période. Ils seront probablement plus chers au moment de l’achat, mais ils seront « rentabilisés » plus tard car vous n’aurez pas à les remplacer. Un proverbe espagnol dit : « Les biens peu coûteux finissent par coûter cher »

Méfiez-vous des bonnes affaires. Dans la plupart des cas, ces offres alléchantes cachent des marchandises de mauvaise qualité. Selon l’organisation Halte à l’Obsolescence Programmée, les collants ne durent pas plus de six utilisations dans 72 % des cas ! Impossible de le réparer, il faudra simplement en racheter.

Découvrez les entreprises qui adoptent une véritable démarche environnementale. Ce n’est pas seulement une question de prix : les marques coûteuses peuvent être coupables de produire des excès de fast-fashion. L’élevage des moutons et des bovins ayant une empreinte carbone élevée, la laine et le cuir doivent être achetés avec parcimonie.